Pull
tiens le pull revient
dégagé de sous les cotonnades
il ouvre à la molle tendresse
des fils mille fois croisés
piquant un peu les joues
il dévale frottant le nez
longeant le torse froid
et se cale à mi corps ajusté
banal passage hélas des temps
le vent veut effleurer mon visage
engoncé dans le lainage noir
ami me voici un an plus tard
entre les nues et nous
s’étirent des gazes fraîches
stries humides sourires fins
sur cimes au vert perdu déjà
le r de brise semble s’estomper
mais dans septembre cramoisi
midi étincelle encore
répit doux retour de flammes puis
le pull un instant arraché
revient avec le soir
tandis qu’une gouttière là-bas
frémit sous le vent renforcé
et grince presque
Raymond Prunier
C'est le poème à apprendre pour les semaines à venir : trois strophes, puis la totalité du poème.
Dialogue
- Le poète porte le même nom que la maîtresse !
- Peut-être qu'ils sont de la même famille !
- Ben, oui, ils sont parents.
Bon week-end, à lundi